vendredi 6 mai 2011

Paul Delaroche - L'exécution de lady Jeanne Grey en la tour de Londres, l'an 1554


Paul Delaroche, élève d'Antoine-Jean Gros, débute au Salon de 1822, où son talent est remarqué par Théodore Géricault. Il y expose ensuite régulièrement des scènes historiques : Filippo Lippi et Lucrezia, Jeanne d’Arc (1824), La Mort d’Elizabeth d’Angleterre (1827).
Sa notoriété s'accroît à partir de 1830, avec des œuvres dont le romantisme s’arrête au sujet, pour se figer dans une facture probe et retenue, faite pour séduire la société bourgeoise au pouvoir, dite du "juste milieu". Ainsi se succèdent les scènes historiques (surtout centrées sur l'histoire d'Angleterre) à forte teneur émotionnelle : Cromwell devant le cercueil de Charles Ier, Les Enfants d’Edouard (1831), L'Exécution de Jane Grey (1834, ill.), L’Assasinat du duc de Guise (1835), ou parfois comiques, comme dans le fameux Bonaparte franchissant les Alpes (1848), qui représente l'empereur à dos de mulet, antithèse de la toile de David.
Entre classicisme (notamment par le réalisme des détails propre à la peinture de genre et le fini parfait du style) et romantisme, Paul Delaroche est entraîné vers l’académisme dans ses tableaux de chevalet comme dans ses décorations murales, en particulier celui peint pour l’hémicycle de l’école des Beaux-Arts (1837-1841), qui rassemble les plus grands artistes et penseurs depuis l'Antiquité. Ses tableaux religieux (La Jeune Martyre, 1855 ; Sainte Véronique, 1856) et ses portraits (Louise Vernet, femme de l'artiste, sur son lit de mort, 1854) font son succès.
Les œuvres de Paul Delaroche connurent une large diffusion au XIXe siècle grâce à la reproduction, gravée ou photographique, à laquelle s'adaptait parfaitement son art, soucieux de l’exactitude historique du décor et du costume.

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