mercredi 27 avril 2011

Arnold Böcklin (1827 - 1901) - L'île des morts, 1883 (version de Berlin)


Artiste suisse, Arnold Böcklin passe une grande partie de sa vie en Italie. Peintre, dessinateur, graveur et sculpteur, son œuvre est foisonnante et représentative du symbolisme allemand, entre mythes et modernité. Il fait partie, aux côtés de Hans von Marees, Max Klinger et Franz von Stuck des "Deutsche Römer", ces "Romains allemands" qui puisèrent dans l'antique la matière de leur imagination.
Arnold Böcklin peint en effet tout au long de sa carrière des centaures, des faunes et des nymphes sous forme de figures monumentales à la fois fantastiques et réalistes (parfois même comiques, comme dans la toile Dans le jeu des vagues, de 1888, où de grasses nymphes batifolent avec des centaures libidineux). Le peintre situe ces scènes dans des paysages réels qui représentent pour lui une idée mythique de la nature, synonyme de plénitude sereine (Pan dans les roseaux, 1859) ou d'angoisse irrationnelle, comme dans Ruine au bord de la mer (1880) ou Le Silence de la forêt (1885).
Son œuvre la plus célèbre, emblématique du symbolisme, est une vision terrible de la mort. A partir de 1880, Arnold Böcklin va peindre cinq versions différentes de L'Ile des Morts, paysage marin dans lequel une frêle embarcation mène vers une île mystérieuse un personnage drapé dans un linceul. Cette confrontation directe avec la mort se retrouve dans deux autres toiles majeures, l'Autoportrait avec la Mort au violon (1872, ill.), et La Guerre (1896), réminiscence de l'iconographie médiévale des Quatre Chevaliers de l'Apocalypse, annonciatrice des désastres à venir au siècle suivant.

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